Le Cinéma au banc d'essai #2

Un petit village dépeuplé de l'Aude, un vieux couple confie à la caméra du "vacancier", simple caméra à ressort, les souvenirs d'un autre temps : la guerre, la maladie, la mort... Le cinéaste construit son film comme un recueil d'images autonomes, qui, réunies, composent son univers mental : le bonheur familial, fragments de quelques-uns de ses films antérieurs, hommage au saxophoniste Ben Webster, deux poèmes des grands poètes contemporains Remco Campert et Lucebert, un portrait du grand-père du cinéaste qui lui avait appris la photographie dès l'âge de douze ans... "Un de ces petits chefs-d'oeuvre que l'on rencontre par hasard..." Jean-Paul Fargier, Cahiers du Cinéma, 1975

Michelangelo Antonioni visionne, à la table de montage, des extraits de son film Profession Reporter et nous les explique.

Le film se compose d'un travelling avant à peine perceptible par lequel l'œil pénètre lentement dans un salon à colonnes pendant que défile en incrustation le texte entier de L'Homme atlantique de Marguerite Duras. Le film est réalisé à partir d'une prise de vue à l'hôtel des Roches Noires, à Trouville, où l'écrivaine avait ses habitudes et où elle écrivit certains de ses livres et tourna certains de ses films, dont celui-ci. Il y est question d'un amour finissant, du départ de l'amant et d'un film qui se tournerait à ce sujet.

Un film super 8 trouvé dans une ambassade montre des réfugiés politiques qui organisent leur vie en transit dans ce territoire d'asile après un coup d'état militaire. Le commentaire parle de notes prises au jour le jour.

Il y a beaucoup de façons de faire l'amour mais il n'y a qu'une seule façon de se protéger : préservatif mode d'emploi.

Un poème cinématographique : scènes de la vie campagnarde, scènes de travaux des champs, de transhumances, de fêtes.

Au bord de la mer, une chèvre, un enfant et un homme. C'est une photographie faite par Agnès Varda en 1954 : la chèvre est morte, l'enfant s 'appelle Ulysse et l'homme est nu. A partir de cette image fixe, le film explore l'imaginaire et le réel.

Dans ce documentaire, le réalisateur s'approche de Sophia à travers la quiétude d'une caméra, à l'écoute de ses paroles, de sa poésie. La voix de Sophia est son matériau brut, décisif. Puis, estimant que "la vérité sur une personne ne constitue pas un spectacle", il se tient en retrait et observe, interroge le clair-obscur de ses mains qui écrivent, des fruits du salon, de la mer et des mouettes. Il se met à l'écoute des enfants et des souvenirs.

Au départ film de commande pour Le Ministère de L'Educatlon Nationale, qui devait informer sur les méthodes adoptées par un centre de guidance sur Les élèves de sixième. Le film, détourné ironiquement de son propos initial, est devenu dénonciation de ces méthodes. Il montre deux mondes en opposition : les adultes qui mesurent, enferment et jugent les enfants qui poétisent. C'est presque un film sur le fascisme ordinaire.

D'après te poème de Stéphane Mallarmé : "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard".

Alix Cléo-Roubaud, amie de Jean Eustache, commente des photographies qu'elle a faites, mais le lien entre ce qu'elle décrit et ce qui apparaît à l'écran semble de plus en plus complexe.

"Pendant l'été 1966, je passais deux mois à Cassis, invité par Jerome Hill. Je lul fls une brève visite de nouveau en 1967 avec P. Adams Sitney. Les premiers métrages de ce film datent de ces deux premières visites. Plus tard, après la mort de Jerome, je revins dans sa maison en 1974. C'est ce qui constitue l'épilogue de mon film. D'autres personnages apparaissent, tous des amis de Jerome, et aussi la plus proche et plus ancienne amie de Jerome dont j'al oublié le nom mais qu'il appelait toujours Rosebud (...)" Jonas Mekas,(27 octobre 1978)

Dans cette lettre, J.·L Codard filme Lausanne, ville qui a perdu toute sa poésie, ses habitants et parle de ce qui fait Le cinéma : de La lumière, des mouvements et des couleurs.

Iotar losseliani a filmé dans la rue des gens qui mangent, des terrasses de café, les humains et les chiens, Paris vraiment vu par un cinéaste.

Seul Face à la caméra, Jean-Luc Godard parle. Tout comme "Puissance de La parole ", "Scénario du fllm Passion" est un film sur la voix de Godard, insistante, irritante et Fascinante. Mélangée aux dialogues et à la musique du film "Passion", cette voix essaie de répondre à la question : d'où vient le scénario ?

Sur les images d'un parc à Bruxelles en été, on entend des fragments du texte de Jean Genet "Quatre heures à Chatila". Par ce contraste simple et violent entre ce qui est vu et ce qui est dit, le film est une tentative d'arrêt, de halte dans l'information dont l'abondance neutralise l'horreur.

Une discusslon entre Jean-Luc Godard et Anne-Marle Mieville. Dans une première partie, on entend leur dialogue en voix-off sur des images de Godard au téléphone en train de mimer un match de tennis et d'Anne-Marie Mieville en train de repasser. Puis après de superbes vues de paysages (lac et ciel), on retrouve Godard et Mieville sur un canapé, parlant des lmages de ta télévision et du cinéma.