Ali, 10 ans, vit dans un bidonville au bord de l'autoroute Rabat-Fès où passent chaque jour les grosses cylindrées des citadins, symboles du Maroc des privilégiés.Un jour, alors qu'il promène ses chèvres sur le terrain vague qui borde cette « frontière » entre deux mondes, il voit un billet de 200 dirhams, porté par le vent. Comme par miracle, le billet tourbillonne et finit à ses pieds. Ali n'en croit pas ses yeux…
Abdeslam est un homme rompu, ses rêves se sont envolés. Considérant que son avenir n'est plus au Maroc, il décide alors de partir de l'autre côté de la Méditerranée, en Espagne. La nuit, à bord du zodiaque clandestin, il se souvient de Rhimou, celle qu'il a aimée, de son pays et de leur séparation...
Dans un village près de Tanger, de nos jours, Driss tombe éperdument amoureux d'une jeune fille. Un rêve l'incite à se méfier d'elle et de son étrange beauté. Mais le jeune homme passe outre cet avertissement et l'épouse. Il découvre alors que sa femme est possédée par des esprits malins. Mais, au lieu de la délivrer de cette emprise, il se trouve par amour emporté avec elle dans une descente aux enfers dans le monde étrangement humain des « djnouns ».
Ce film est une émeute invisible et silencieuse au pays des bisons. Entre une fille née au pays des bisons et un ministre. Un matin de septembre 99, ce ministre colle sa bouche contre son oreille. "Je me demande, lui murmure-t-il, s'il y a un lien entre l'origine éthnique et la criminalité". La fille grimpe au mur. Au loin, mille bisons furieux traversent les territoires de sa mémoire. En bas du mur, un garçon sans pied la regarde. Ensemble, ils décident de partir en quête d'une histoire belge, celle de l'immigration maghrébine. Une quête en plusieurs étapes pour une histoire de 40 ans. Première étape : un carnet d'images à deux voix. Un carnet d'images à suivre...
Ce film est un regard personnel et douloureux autour des questions de la séparation, de l'indépendance et du retour. Le réalisateur fait la chronique de son voyage de Chicago à Boujad au Maroc, où il vient rendre visite à sa famille. Il témoigne du champ privé, du domaine familial et des rituels dont il a été séparé avec l'exil.
Ouarzazate est une ville de cinéma qui vit du tournage des grands films internationaux. De Kundun à Astérix, de Gladiator à toutes les versions imaginables de la Bible, la population tout entière fait de la figuration pour des films qu'elle ne verra jamais...Dans les vestiaires et au détour des castings, Ali Essafi, regarde vivre le petit peuple des tournages, ses rêves d'Hollywood et ses humiliations. Et sans quitter l'humour et la dérision, le film dresse le constat grinçant d'un cinéma mondial qui impose ses images et sa façon de voir.
Le Maroc est un pays qui a une longue histoire du départ de ses hommes. Chaque année, environ 30000 marocains traversent le détroit de Gibraltar pour entrer clandestinement en Espagne. 14000 sont interceptés et renvoyés dans leur pays. 1000 meurent noyés et 15000 réussissent à passer. Au-delà des chiffres, ce sont ces hommes, que la réalisatrice a choisi d'interroger avec sa caméra, ceux qui croient encore à un eldorado occidental et n'hésitent pas à se jeter littéralement à l'eau pour l'atteindre.
« Cette mono-bande est la continuité de l'installation du même nom. Soixante-dix questions défilent sur une trame de séquences d'images. Ces images sont mélangées à d'autres, issues du quotidien télévisuel. Ces questions, je me les suis posées dans un premier temps à moi-même, en pensant à l'héritage historique accablant de malheurs (haine, guerres, pollution, famines, maladies..) que je lègue à mes enfants. Dans ce travail, mon but n'est pas de rendre le public responsable, ou de le mettre devant le fait accompli de son inculture ou de son incapacité à changer les choses; je l'invite à participer. »
Dès les années 70, le Maroc a connu, grâce à cinq musiciens, Nass El Ghiwane, formés à l'école de la rue et décidés à rompre avec les "langueurs orientales" envahissantes, une explosion musicale qui devrait être pour les jeunes le cri de leurs désirs, de leurs frustrations et de leur révolte. Dans Transes [ou Al Hal,] Ahmed El Maanouni trace l'itinéraire géographique et culturel de ce groupe : Nass El Ghiwane, privé en 1974 d'un de ses membres marquants, Boujemaa, mort à 28 ans. À travers leurs chansons, le film aborde les thèmes sociaux traditionnels (le thé ou l'échange, le feu ou la souffrance, l'eau ou la sécheresse des cœurs) mais aussi les grandes questions contemporaines (le temps, l'histoire, le rire, l'espoir). La transe, expression populaire rituelle et sacrée chez les Gnaouas d'Essaouira, se transforme en un délire laïc et moderne comme on le verra dans les concerts publics filmés à Carthage, Agadir et Paris.
Le vieil Ali, à l'heure de la retraite, est déchiré entre son angoisse de mourir en France et sa peur du retour au Maroc, alors qu'il n'a plus que des liens fantasmés avec son pays d'origine. Il partage ses derniers moments entre le foyer où il a toujours vécu et l'appartement de son ami Momo, qui habite seul avec sa fille.
Sur une falaise de la côte Atlantique, une petite bergère croise tous les matins un groupe d'écoliers. Elle aurait bien aimé échanger sa liberté pour apprendre à lire et écrire, mais l'instituteur, son père, ne l'admet pas dans son école. Un jour, des parapentistes débarquent. Captivée, elle les observe de loin, et se prend à imaginer qu'elle pourrait, elle aussi, voler...