Les films courts marocains de renouveau #2

Amal est une petite fille de 12 ans qui vit dans la campagne marocaine. Chaque jour, elle se lève à l'aube et se rend à pied, avec son frère, à l'école du village située à plusieurs kilomètres de leur ferme. élève studieuse et passionnée, son rêve est de devenir médecin. Jusqu'au jour où ses parents décident de ne plus l'envoyer à l'école.

Chaque après-midi, les habitants de la ville de Larache se donnent rendez-vous sur la corniche : le « Balcon Atlantico ». C'est ici que les couples se nouent, s'aiment et se déchirent. Au fur et à mesure que la journée avance, les différentes générations prennent à tour de rôle possession des lieux. Chacun y cherche les mots pour dire : « Je t'aime ».

Après de nombreuses années de travail à la voirie, Ahmed, un immigré marocain d'une soixantaine d'années, se retrouve à la retraite. Il a reçu une convocation de la mairie. Il se prépare pour s'y rendre...

Saïd, petit garçon de sept ans, est obligé par la misère de sa famille à travailler comme cireur de chaussures. Lors de sa première journée de travail, il sera maltraité, humilié, battu et victime de différentes formes d'agressions. Il finira par transformer sa boîte de cirage, cassée par une bande d'enfants de la rue, en une petite barque qu'il remettra à l'océan. C'est l'histoire des milliers d'enfants victimes de l'exploitation et de la violence !

Tarek, un garçon campagnard, refuse de jouer avec un groupe d'enfants... Il fabrique un bateau en papier avec des passagers en carton qu'il dessine et découpe... Il décide d'aller jouer seul au jeu des « Harragas»... L'immigration illégale vue par un enfant.

Après avoir longtemps vécu en Europe, un homme revient dans sa ville natale en Afrique du Nord. Là, il se souvient de son enfance et de sa mère qu'il a perdue très jeune.

Legba Akosse, une jeune femme togolaise a été victime d'esclavage moderne. Un luxueux appartement parisien est le théâtre des réminiscences de son passé. Ainsi, dans les pièces vides résonne sa voix qui raconte les conditions de sa venue en France, ses souffrances et comment un fragile processus d'affranchissement s'est lentement mis en place, grâce aux objets qui constituaient son environnement quotidien.

En mai 1991, l'Espagne, à l'unisson des pays membres du groupe de Schengen, décide de soumettre les ressortissants maghrébins au régime des visas. Depuis, les candidats au départ clandestin : marocains, maliens, sénégalais, mauritaniens et autres africains affluent massivement et sans discontinuer à Tanger. On les appelle en dialecte marocain les « herraguas », les « brûleurs », ceux qui sont prêts à tout accepter pour partir, prêts à brûler leurs papiers et leur identité, pour faire de ce départ une entreprise irréversible.

" À partir d'un carnet de notes, de croquis personnels, ont été conçues quelques séquences autonomes : le supermarché, le refuge d'animaux, le studio de prise de vue, la danse, le monde qui explose... Pendant le dérushage, j'ai écrit une série de textes comme un tempo pour les différentes séquences... Une voix off sur des textes où il s'agit d'un personnage qui passe d'un état à un autre : homme/femme, amoureux/guerrier... une sorte de voyageur sédentaire. "

C'est parfois lorsque les choses disparaissent qu'on les voit plus clairement. Mais le vide crée par une absence, comment le montrer ? À Casablanca, Maria Karim n'était pas encore née que le cinéma Médina, en pleine Médina, attirait à lui toute une effervescence populaire, mêlée d'images en noir et blanc, de la sueur de combats de boxe mais aussi de représentations théâtrales. De cet âge d'or, ne subsiste aujourd'hui qu'un trou béant. Rasé dans les années 90, le cinéma Médina a alors cédé son emplacement à une décharge publique. Et puis quelques vieux nostalgiques ont tenu, au moins, à nettoyer le lieu, le débarrassant de ses détritus. Mais le vide, lui, ne sera pas comblé. Seul reste, à découvert, l'empreinte de ce que fut l'écran du cinéma. Plus d'autre projection que cette trace fragile, dernier vestige d'une grandeur naufragée.

Un jour de fête, un jour de sacrifice rituel, où la vie et la mort habitent le même espace domestique.

L'arrivée d'une lettre et d'un manuscrit dans une maison d'édition à Paris, annonce le pèlerinage d'un jeune écrivain qui n'a ni programme, ni projet à réaliser.

Comme d'habitude, ils se retrouvent, un après midi, chez lui. Lors de ce rendez-vous, ils se retrouvent face à eux-mêmes et hésitent à se regarder en face, trouver des réponses à leurs questions et décider quel chemin prendra leur histoire.

Le sujet des droits de la femme a toujours été très sensible au Maroc, un pays où le droit est « divin » et la structure traditionnelle très forte. En octobre 2003, une réforme du code de la famille a été enfin votée, après plusieurs années de combat. Elle veut rendre plus de justice aux femmes et rééquilibrer leurs droits par rapport aux hommes. Cette réforme représente une réelle volonté de changement. Mais la situation des femmes défavorisées va-t-elle réellement changer dans un Maroc où la majorité vit en milieu rural et n'a pas accès à l'information, où l'analphabétisme, la corruption et la pauvreté font des ravages ?

<i>Casa by Love</i> est un conte sous forme de confessions de jeunes femmes marocaines, aussi différentes les unes des autres, aux prises avec la magie de la relation amoureuse, la passion vécue et leur perception des hommes. Tout en gardant une note d'espoir, ces récits mettent en évidence un certain nombre de mécanismes qui régissent la société marocaine avec ce qui peut y avoir de non-dits, d'hypocrisie, de préjugés, mais aussi de romantisme, de joie et d'amour.

Le jeune garçon photographié par Edward Muybridge court, rit, saute, son déplacement étant restitué par une suite de plans fixes. Il en sera ainsi tout au long de la vidéo, où alternent l'instantané de la vie, du mouvement, du documentaire, et l'immuable du document, de la photographie, du livre et de l'image peinte. Les mots Bad Connexion apparaissent à l'écran, ouvrant la place au doute, à la polysémie, au malentendu. De quoi s'agit-il ? D'une mauvaise connexion, d'un défaut de contact, de funestes rencontres ? La photographie d'un homme, un terroriste ceinturé de noirs explosifs, confirme la première inquiétude.

"Je veux parler avec les quelques mots qui me restent. J'ai envie de couper cette langue malade de peur et de honte. J'ai envie d'apprendre une autre langue. J'ai envie d'avoir un visage, une voix, des yeux, des larmes. J'ai envie d'être un sourire. J'ai envie de goûter aux fruits, de boire. J'ai envie d'avoir des poumons, de respirer. De respirer et de crier. J'ai envie d'avoir des mains, des doigts, de caresser un corps et de sentir sa chaleur. J'ai envie de marcher, d'avoir des pieds, de faire des pas, de courir et de tomber. J'ai envie d'être un cœur, de me battre".