En mai 1991, l'Espagne, à l'unisson des pays membres du groupe de Schengen, décide de soumettre les ressortissants maghrébins au régime des visas. Depuis, les candidats au départ clandestin : marocains, maliens, sénégalais, mauritaniens et autres africains affluent massivement et sans discontinuer à Tanger. On les appelle en dialecte marocain les « herraguas », les « brûleurs », ceux qui sont prêts à tout accepter pour partir, prêts à brûler leurs papiers et leur identité, pour faire de ce départ une entreprise irréversible.