Né le 6 mars 1945 à Dakar, Samba Félix N'Diaye se passionne dès l'adolescence pour le cinéma et anime le cinéma-club de son lycée. Des études de droit et de sciences économiques à la faculté de Dakar le détournent à peine de sa vocation, car il entame à la suite des études de cinéma (théoriques et pratiques à la faculté de Paris VIII et pratiques à l'école Louis Lumière). Parallèlement il suit des cours d'ethna-psychiatrie à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes et d'emblée réalise son premier court-métrage "Pérental", (1974) premier jalon du parcours d'un cinéaste taraudé par le réel, le dé- chiffrage du monde pour lequel il consacrera désormais son savoir-faire cinématographique. Il mettra tout son talent à regarder et nous faire voir et comprendre les réalités du pays qui l'a vu naître, le Sénégal et les pays de l'Afrique occidentale. Les images de "Geti ley" ne sont pas simplement exotiques, elles permettent à la communauté de pêcheurs d'exprimer leurs difficultés, et jamais l'auteur ne sacrifie la réalité à l'esthétisme. La série "Les Trésors des poubelles" - plusieurs fois diffusée sur la Sept, Canal Plus, et par des télévisions étrangères - nous époustoufle en nous montrant l'habileté de ces artisans à créer des oeuvres d'art à partir des matériaux les plus simples et l'on songe naturellement au talent non moins grand de "l'artisan-documentariste" capable de créer du grand cinéma à partir de quelques images brutes de la vie réelle. L'histoire n'est jamais absente de l'oeuvre de Samba Félix N'Diaye, elle traverse le regard qu'il porte sur les travaux artistiques "d'Amadou Diallo, le peintre sous verre", elle est sans cesse présente dans sa dernière réalisa- tion : "Dakar Bamako", cette voie de chemin de fer-dont le projet fut initié par Gallieni et qui est un lieu formidable de brassage des populations du Sahel qui vivent et commercent ensemble pendant deux jours. Réalisateur, producteur, comédien, monteur, scénariste, Samba Félix N'Diaye est un artiste complet du 7ème Art, mais au seul aperçu de son oeuvre documentaire, nous avons compris qu'il est un cinéaste de notre temps. Pierre Hagnery
L'enfant africain en bas âge participe activement à la vie de la mère ce qui lui permet une adaptation plus facile au monde qui l 'entoure. Le "portage" présente de grands avantages sur les plans affectif et physique car l'enfant est toujours en compagnie de sa mère et celle-ci a cependant les mains libres. Ce film est à la fois une description de la vie quotidienne des femmes et des petits enfants au Sénégal et un plaidoyer pour un respect des cultures et des traditions que certaines classes sociales ont tendance à abandonner.
Au Sénégal, la pêche artisanale qui nourrit 90% de la population côtière est menacée, comme sur bien d'autres cotes d'Afrique, par la pêche industrielle. Les bateaux-usines venus de l'étranger sont largement responsables de la destruction de la faune et de la flore sous-marines. Des pécheurs artisanaux de Kayar, Hann et Sounbedioun, témoignent de leurs difficultés, de leurs aspirations, de leurs revendications.
Tous les matins Amadou se rend à Hann dans les jardins du Parc Zoologique près de Dakar, où il pêche des petits poissons dans les lacs qui servent à l'irrigation des potagers. Il les introduit dans des bouteilles ou des dames-jeannes de récupé ration qu'il agrémente de coquillages ou d'algues ramassés sur la plage pour en faire des aquariums.
A Waxi Naan, au Sénégal, une équipe de copains récupère des fûts métalliques destinés à transporter Je goudron. Après les avoir nettoyés sur les grands feux. ils les déroulent et découpent des plaques de métal qui leur serviront à fabriquer des malles. Une fois peintes et joliment décorées, elles sont prêtes à la vente.
Des boites vides de sauce tomate et plus récemment des boites de coca-cola, de bière, de jus de fruit servent à ta fabrication de petits "attachés-cases" rouges et noirs, très à la mode au Sénégal, mais qui sont aussi exportés dans le monde jusqu'aux Etats-Unis. Un parfait exemple de cet artisanat de récupération.
Le Bamako Express met plus de 36 heures pour relier Dakar à Bamako, environ 1200 km. Pendant cette traversée d'Ouest en Est, des images multiples du continent africain, lieux légendaires, grands fleuves, paysages arides, défilent devant les yeux des voyageurs, tandis que le train lui-même apparait comme centre d'une incessante activité : co-habitation entre Maliens et Sénégalais qui vivent, dorment et commercent ensemble.
A Pikine, banlieue populaire de Dakar, Amadou Diallo peint des fixés perpétuant cette forme d'art dont les sources remontent au début du siècle avec le retour des premiers pèlerins africains qui ramenèrent de La Mecque des images pieuses. Cet autodidacte, ancien élève de l'école coranique, peint à ses débuts des portraits de marabout. Maintenant l'essentiel de ses oeuvres évoque avec nostalgie des scènes de la vie rurale, avant la grande période de sécheresse des années 1970. Mais de temps à autre Amadou pille les bandes dessinées (Hergé et Jana) comme bon lui semble et ne s'en cache pas . Comme il le dit lui-même, cette partie de sa création permet à son atelier et ses apprentis de vivre de leur art.