Chantal Akerman est issue d'une famille juive polonaise. Dans ses films, elle traite des relations mère-fille, de la vie des femmes, de leurs rapports, de la sexualité, de l'homosexualité, l'identité féminine et sa relation au judaïsme. Son premier court métrage, Saute ma ville en 1968, est un film pré-punk, anarchiste, où Akerman exprimait de manière explosive son besoin vital de libération. Après un court passage à l'Institut national supérieur des arts du spectacle, et la réalisation en 1971 de L'enfant aimé ou Je joue à être une femme mariée, Akerman part à New York où elle fréquente assidûment l'Anthology Film Archives (cinémathèque). Elle y découvre le cinéma expérimental américain (Michael Snow, Andy Warhol, Jonas Mekas, etc.). Elle y rencontre Babette Mangolte qui devient la photographe de ses films. Vivant de petits boulots, elle parvient néanmoins à tourner plusieurs films expérimentaux sur des sujets chocs. Parmi les films de sa longue carrière, les plus importants sont peut-être Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975), une description méticuleuse, en illusion de temps réel (proche de l'hyperréalisme) de l'aliénation, avec Delphine Seyrig ; Les Rendez-vous d'Anna (1978) avec Aurore Clément, un très autobiographique road movie en train ; la comédie musicale Golden Eighties (1986) ; sa tentative de comédie romantique américaine, Un divan à New York (1996, avec William Hurt et Juliette Binoche), et La Captive (2000, avec Sylvie Testud et Stanislas Merhar), son adaptation de La Prisonnière de Marcel Proust.