Essai Art Vidéo #5

2013, Los Angeles est devenue l'Érébe; contrée imaginaire située entre le royaume des vivants et celui des morts, vouant un culte étrange à la déesse Aphrodite-Bunny. Démétrios, sculpteur en vogue, narcissique et désoeuvré, est convoité par les plus belles femmes de la ville: Reine, Bacchis et Athéna. Pourtant son coeur reste de marbre. Il croise le chemin de Chrysis dont il tombe amoureux. Elle exige de lui trois gages. Il commet trois crimes. Puis il rêve que son désir est assouvi. Il exige alors qu'elle pose pour lui avec ses trois objets et lui offre la sentence de la mort : La vie éternelle gravée dans la pierre. Chrysis canonisée, chacun des personnages se métamorphose et traverse le passage vers Les Enfers, symbolisés par un fond noir et une mise en scène minimale. La statue profanée de l'Aphrodite-Bunny devient Perséphone-Bunny, Jeune fille initiée par Les Furies et La Nuit, au règne du Royaume Des Morts. Érébe est une libre adaptation du roman de L'Aphrodite de Pierre Louÿs.

Un autoportrait filmé sur une période de douze ans.

Le chemin que nous prenons mène au cœur de la forêt d'Ettrick. C'est une plongée dans une terre textile que nous entreprenons. Une terre où l'homme, la machine et la nature entretiennent une relation complexe qui dessine leur avenir. En glissant par la poésie entre la brutalité de la matière et le sublime du paysage, nous portons ce regard attentif qui incarne la stabilité de notre désir de vivre profondément en paix. Spectateurs trop conscients d'une impuissance de nos mouvements, nous savons que la nature, elle, trouvera son chemin.

Il s'agit d'une histoire imagée illustrant une transhumance. L'histoire tourne autour d'un petit faon (empaillé) qui devient le personnage centrale du film, immobile dans la ville et désertant sa campagne. On passe de la forêt à la ville, on le retrouve dans le passage transitoire vers la vie réelle. Il découvre un monde qui n'est pas le sien. Le faon contemple, observe mais ne peut communiquer avec les humains... Le spectateur est tantôt témoin et tantôt acteur de la pérégrination de l'animal. L'audio du film est post- produit en intégralité. C'est une mise en condition auditive. Les sons directs font office de constat. Le spectateur est un témoin. Il suit la progression de l'animal pendant son parcours. Concernant l'injection audio des sons de synthèse, il s'agit de la résonance intérieure de l'animal. Ce dernier est acteur passif d'une "autre vie". Il est dans l'incompréhension, seul au milieu d'une humanité désincarnée comme les scènes de la gare, du car wash... La mélodie de fin est un songe, une élévation mystique. Les notes harmoniques concluent le film.

Le film Holyland Experience , qui porte le nom du parc d'attractions d'Orlando : The Holy Land Experience dont le thème historique est dédié à la vie de Jésus, propose de faire une experience. Il téléscope, rapproche et conjugue de manière savante et carnavalesque la phénoménologie du décor de ce parc et la trame narrative du film de Carl Dreyer : <i>Ordet</i>. La Parole est énoncée par le seul jeu de la figure du Christ incarnée par le fils « fou » (Johannes).