Panorama #11

A place to bury strangers propose une plongée dans la fosse d'une salle obscure où la poésie bruyante de la musique semble étrangement se mêler aux formes et aux couleurs des corps qui s'animent.

Après un rêve" n'est ni une fiction, ni un documentaire, c'est un film-danse. Il n'est pas exactement porté par une narration, mais par un parcours. Il n'a pas de protagoniste, mais une énergie qui se déplace. Il n'y a pas non plus de personnages, mais des rencontres. C'est le suivi sans ellipse du corps d'une danseuse dans le corps de la ville. Cela tient de la performance, du poème visuel, c'est un essai de ré-enchantement. Le film se déroule dans le quartier de La Villeneuve, banlieue difficile de Grenoble, qui a aussi été le théâtre d'une utopie urbaine et architecturale dans les années 1970. Elise, une jeune danseuse, déambule d'un pas allant d'un lieu à un autre, d'espace ouvert en bâtiment, de groupe en groupe, de terrasse en jardin, de couleur en couleur. Elle rencontre comme par hasard les habitants des lieux. Parfois, s'esquissent des bribes de conversations, des chants et des danses.

Sofiane est homosexuel et homophobe, un jour racaille, un soir pédé, un peu perdu. Il incarne par ses contradictions le désarroi d'une jeunesse désœuvrée et sans repères, vivant renfermée sur elle-même

Sous une douche capricieuse un homme charrie dans sa tête ses obsessions autour de la sécurité avec ses angoisses et ses blessures intimes. Des images marines commencent à envahir son univers mental : le flot de paroles cède le pas au flot liquide et sa douche débouche sur une mer d'incertitudes… Refuge aquatique qui devient douche fatale ?.. libre jeu de l'imaginaire qui échoue sur le retour du réel ?.. comédie domestique qui vire à la farce métaphysique ?..