Les figures qui hantent le film ont une réalité étrange, envahissante. Elles sont soumises à des forces souterraines qui les relient entre elles. Leurs actes répondent à une injonction que nous ne pouvons pas comprendre, à laquelle nous n'avons pas accès, mais dont nous pressentons l'impérieuse souveraineté. Une humanité ancienne, archaïque, répète au cœur de la forêt les scènes défaites d'une cérémonie.C'est un rêve ou un cauchemar. Le récit est tissé par la peur, la sexualité et notre animalité qui sourd à fleur de peau. Le film se construit par un agencement d'intensités affectives par lequel se développe la narration, un agencement d'intensités nerveuses. Cette narration particulière conduit celui qui regarde le film à éprouver le monde de White Epilepsie depuis ses expériences intimes de la peur et du désir, depuis l'entrelacement affectif qui est le sien.Philippe Grandrieux