Rétrospective : du corps à l'image #10

Je reprends le texte de la scène du début du Mépris : l'énumération amoureuse du corps faite par Brigitte Bardot et Michel Piccoli. Je l'adapte à l'aide d'un langage 'créole' (français et dialecte libanais). Ce qui fragmente encore plus le corps, car les spectateurs francophones ne comprennent que quelques 'morceaux de corps' et les spectateurs arabophones les autres morceaux.

'Ook est une pièce exemplaire du Theater Stap, une compagnie d'handicapés mentaux fondée en 1987. Composée en fonction de la motricité et de l'énergie particulière aux dix acteurs de la compagnie, mais aussi de chaque personnalité, Ook renoue avec l'enfance du jeu, dans une philosophie joyeuse de l'investissement et du désir. Sur des musiques populaires, de Brel à la pop flamande, s'enchaîne une série de tableaux au caractère néoréaliste, savamment rythmée par un défilé d'événements et de personnages d ans un décor de coupures de presse. Un véritable travail de corps où l'énergie tour à tour maîtrisée ou débridée révèle un monde épatant de générosité.' CP catalogue vidéodanse, 2009

Être. De passage. En lumière. Au monde. S'abandonner au souvenir du néant. Inconstante douceur. Disparaître.

Les corps se mélangent. Les mains rythment, les baisers glissent. Le temps file au rouge. La vue est à réinventer. L'histoire de cette rencontre est une musique. La vidéo est sa peau. La projection son lit.

Pina Bausch danse et je filme. D'après le solo de Pina Bausch extrait du spectacle Danzon, 21 juin 2001. Théâtre de la Ville. Paris.

À la recherche d'un cinéma organique, un rapport intime se crée : celui d'un corps qui se meut et mute dans la peau du film, organe vital du cinéma, devient frontière sensible entre l'intérieur et l'extérieur d'un corps en gestation.