Performances #2 : (se) mettre en scène

Carte blanche au Festival International du Film de la Rochelle

Outre la programmation «Tapis, coussins et vidéo» à laquelle nous sommes particulièrement attaché, le festival de La Rochelle se décline à travers une sélection très large de films plutôt de longs métrages, venus du monde entier, fort différents les uns des autres mais présentés de manière identique puisque notre particularité est de n’avoir jamais organisé la moindre compétition... Car le festival se veut, avant toute chose, un lieu privilégié de rencontres entre les spectateurs (nombreux et enthousiastes), les films en salles (12 écrans disséminés autour du vieux port de La Rochelle) et ceux et celles qui les ont faits, ou qui les ont interprétés, et auxquels nous rendons hommage. En 2007, ce sera le cinéma muet vu sous l’angle de l’érotisme. Il y aura aussi une rétrospective John Ford avec de belles copies rares et le souvenir de Delphine Seyrig, inoubliable et unique, qui nous hantera à travers ses films d’actrice et de réalisatrice. Foin de nostalgie, il y aura comme chaque année des soirées exceptionnelles, des séances pour les enfants, et l’on se dira au-revoir à la fin de la Nuit Blanche qui clôturera le festival, le lundi 9 juillet au matin... Prune Engler, Déléguée générale du festival International du Film de La Rochelle.

Suite à l’invitation en 2006 du Festival International du Film de La Rochelle -point de rendez-vous annuel des cinéphiles- faite au festival Côté court, ce dernier en retour a souhaité inviter le Festival de la Rochelle à Pantin, à travers Transat Vidéo qui couvre la programmation vidéo du festival rochellais. Cette carte blanche s’intitule (Se) mettre en scène pour recouvrir un éventail de possibilités de ce que signifie la scène, physiquement et mentalement. Autant de possibilités qu’il y a d’artistes, le lien avec le « plateau » est personnel voire fusionnel. Nous avons imaginé cette soirée autour de deux performances musicales (le français Dominique Petitgand et l’allemand Thomas Köner) autour desquelles nous avons construit trois programmes courts composés de réalisations fortes de plusieurs artistes émergents et d’autres très confirmés tels que Valie Export, Roman Signer ou Marina Abramovic. Brent Klimkun, directeur de Transat vidéo.

Une vidéo « musicale » dans laquelle deux enfants interprètent une mélodie de leur composition.

Jeroen Offerman chante <i>Stairway to Heaven</i> de Led Zeppelin devant les marches de la cathédrale Saint-Paul de Londres...

C'est une histoire d'envol impossible et de place à trouver, de numéro joué d'avance et d'équilibre précaire. C'est le passage du saut à la chute, de la nuit au jour, du départ à l'arrivée, ou tout le contraire.

Réalité ou mise en scène ? La caméra est comme un voyeur dans une situation intime et extraordinaire. Un fragment de la Berlin Fuck Parade, l'antithèse de la célèbre Love Parade.

Le 16 mars 2003, l'engin Vostok 1 est sur le pas de tir, pour une tentative d'envol à travers l'espace.

Imaginez une vie comme vous l'avez toujours rêvée. Une vie parfaite. La réalisatrice se sert de ces voeux et de la notion de « bonheur » pour les mettre en scène sous une forme quasi documentaire.

Lorsque Germain se lève le matin, ça n'est pas le son de sa voix qui sort de sa bouche, mais bien celui des protagonistes de la télévision. Étrange dédoublement de la personnalité qui s'opère créant un décalage à la fois comique et troublant

<i>Freeing the Voice</i> est une performance réalisée à Budapest en 1976. Nous découvrons Marina Abramovic allongée sur le dos, la tête en arrière de telle manière à ce que la caméra filme son visage plein cadre. La bouche grande ouverte, elle produit sans s'interrompre, un cri jusqu'à en perdre la voix.

Dominique Petitgand définit ses oeuvres comme « des récits et paysages mentaux ». Il élabore son travail à partir de l'enregistrement de paroles, de silences, de respirations, de bruits et de musiques qu'il compose, sollicite, déconstruit et découpe.

Un parc, une musique d'ambiance, une scène nue, un public. <i>AZ</i> a été réalisé à Zakatala en Azerbaïdjan.

En 1941 la collection de l'Ermitage a été démontée. Seuls les cadres vides restent accrochés aux murs du musée. En 1943, Pavel Gubchevsky guide un groupe de soldats à travers le musée ainsi dépouillé, le long des murs aveugles. Le film raconte cette visite.

Qu'est-ce qui constitue un boyband ? Une chanson gentillette, des mouvements de danse et bien sûr quatre éphèbes, arborant chacun un look spécifique.

De façon rigoureuse, sans concession et sans illusion, l'artiste hollandais dresse la liste des expériences au sujet desquelles la création artistique ne peut que buter.

Les installations et vidéos de Roman Signer sont toutes basées sur l'idée de l'accident, du risque, de la catastrophe toujours possible. Il nous montre des situations ridicules, stupides, répétitives, où on frôle la chute, et, si on y succombe, l'image suivante régénère tout, phénix renaissant.

Thomas Köner travaille le son à travers l'installation, le film, la musique, la vidéo, le théâtre ou la radio. Sa démarche artistique témoigne de son intérêt pour la couleur du son en combinant des expériences auditives à des expériences visuelles.

Un homme face à un choix difficile, en proie à des hésitations indissolubles... Drôle et efficace, un film performance qui propose un point de vue amusé et amusant sur un dilemme existentiel qui peut se prendre très au sérieux.

Bagarre de chiffonniers entre un homme moderne et une horde de bouteilles de Coca-Cola. En infériorité numérique, notre héros parviendra-t-il à s'en sortir ?

« Ma vie à Berlin, mes hobbies, mes amis, des chapeaux qui pèsent des tonnes et des affiches qui pètent... »

Le couple d'artistes nous offre trois minutes d'interrogation hilarante, pleine d'esprit au sujet de l'ennui et de l'art, et de la manière dont ils sont liés.

<i>Mann & Frau & Animal </i>nous présente une femme qui trouve son plaisir en elle-même ; tout le film n'est qu'une affirmation de la sexualité féminine et de son indépendance aux valeurs et aux plaisirs masculins.

<i>Broken Fall (Geometric)</i> commerce avec les entreprises de géométrisation de l'espace ou des formes du sensible - entreprises picturales, pour l'essentiel, mais cela n'est pas exclusif.

En prélude, les bruits sourds de la ville qui ne débouchent sur aucune image. Écran noir laissant filtrer des voix se fondant dans un bourdonnement indistinct. Puis l'image apparaît, assombrie, pour révéler une salle de théâtre vide, dont la bande son illustrerait en sourdine le plein.