Hommage Samuel Beckett et le cinéma

La silhouette fantomatique d'un vieillard déambule dans les rues, en proie à la panique, avant de se réfugier dans l'espace clos de sa chambre. L'homme s'acharne désespérément à se soustraire à tous les regards – êtres humains, animaux, et même portraits et miroirs – pour mieux disparaître...

Adaptation cinématographique de Comédie.

Joe, un vieil homme solitaire, écoute une voix féminine lui dépeindre l'impasse de son existence et lui reprocher sa responsabilité dans le destin tragique de son ancienne maîtresse. L'homme reste muet et ne réagit à ces paroles que par mimiques.

Trio de fantômes joue avec des figures indéfinies. Plus précisément, elle met «en son» V-Voix féminine-, personnage invisible, le seul à jouer avec des paroles, et en scène S – Silhouette masculine-, le « personnage » d'une forme sans contenu. Le principe de la pièce est le suivant : dans un huis clos, S est vu mais pas entendu et V est entendue mais pas vue.

…Que nuages… fut mis en scène pour la télévision à Stuttgart. …Que nuages… fait référence à la dernière strophe d'un poème de William Butler Yeats, La Tour (1926) : "La mort des êtres chers... Ne semblent plus que nuages passant dans le ciel." les plans d'un homme assis sur un tabouret en longue robe de chambre ou apparaissant, disparaissant entre la lumière et l'ombre, debout en pardessus alternent avec un gros plan de visage de femme limité aux yeux et à la bouche. Les lèvres remuent...

Dans un espace vide, à la dernière lueur du jour, un vieil homme est assis à une table. Venues d'on ne sait où, des bribes du lied de Schubert "Nacht und Träume" [Nuit et rêve]. Le vieil homme tend l'oreille aux paroles "Revenez, rêves sacrés". Il laisse tomber sa tête dans ses mains et rêve. Il se voit assis à une table, tête baissée. De l'obscurité surgit une main. Elle l'effleure, lui donne à boire et lui essuie le front. Lorsqu'il veut la saisir, elle ne se dérobe pas. Le vieil homme l'entoure de ses deux mains et la frôle de son front. Une deuxième main apparaît et se pose doucement sur ses cheveux. L'image disparaît. Le vieil homme se réveille. Il reste assis sans bouger dans l'obscurité.

Dans Quad I, l'auteur renonce entièrement au texte parlé et utilise uniquement quatre percussions différentes au son desquelles quatre acteurs stressés se déplacent en courant selon un parcours imposé, comme dans une cour de prison. Au centre du carré, un point noir que les acteurs évitent anxieusement. Ni début, ni fin, comme s'il s'agissait d'une coupe quelconque dans un processus infini. Dans Quad II, 100000 ans plus tard selon Beckett, le costume des acteurs n'est plus coloré mais d'un blanc sale et les personnages épuisés se déplacent lentement au rythme implacable d'un métronome.

Le premier torture le second pour lui faire avouer ce que lui a dit le troisième qui a torturé le quatrième jusqu'au moment où celui-ci ne peut plus répondre. L'enchaînement de ce film tourne au ridicule. Les questions que se posent les hommes entre eux sont les mêmes à l'exception des mots " Quoi" et "Où".