Je reprends le texte de la scène du début du Mépris : l'énumération amoureuse du corps faite par Brigitte Bardot et Michel Piccoli. Je l'adapte à l'aide d'un langage 'créole' (français et dialecte libanais). Ce qui fragmente encore plus le corps, car les spectateurs francophones ne comprennent que quelques 'morceaux de corps' et les spectateurs arabophones les autres morceaux.
La performance constitue un élément décisif (les scènes sont filmées en temps réel, et ne font l'objet d'aucun montage, chaque scène étant constituée d'une performance exécutée en une seule prise). Chaque plan est conçu comme un «tableau», (les personnages entrant et sortant du cadre, apparaissent et disparaissent), sans mouvement de caméra.
Samaan est un hommage conjugué à la figure de Syméon le stylite (l'ascète syrien des IV-Vème siècles qui est resté plus de 30 ans juché sur une colonne) et au film réalisé au Mexique par Luis Buñuel en 1965, Simon du désert [Simon del Desierto] qui lui-même rendait librement hommage au saint stylite.
Algorithme: "Calcul, enchaînement des actions nécessaires à l'accomplissement d'une tâche." (Petit Robert)Algorithmes ne possède qu'un seul angle de vue. Ce film me permet de travailler une image plus aplatie, plus dessinée. Le mouvement est mis en évidence, les corps sont en retrait par rapport au mouvement général. Les scènes une fois montées et projetées vont permettre de percevoir plusieurs actions simultanées comme un mécanisme d'horlogerie.