Ali est issu d'une famille modeste du Sud Liban. Il vit et travaille à Beyrouth, comme assistant d'un photographe sportif. Ali est amoureux d'une jeune femme qu'il a aperçue lorsqu'elle participait à une compétition équestre. Ne sachant pas comment la séduire, il demande conseil à sa soeur. Celle-ci lui suggère d'écrire un poème à la cavalière...
« À Beyrouth, ma mère reçoit tous les jours vers 5 heures de l’après-midi. installées dans son salon, ses amies déballent leurs vies. L’espoir succède au désespoir et les crises d’euphorie à celles d’hystérie. J’ai filmé ces femmes, issues pour certaines de ma famille, en train de se (de vous) raconter leurs vies tourmentées en trois actes : le pays, les maris et la famille. »
« Ce film est une accumulation de souvenirs épars, un voyage mental à travers des lieux, des sensations, des sentiments. C'est un abécédaire dispersé, éclectique, éclaté.Un journal incohérent, confus, incomplet. Le mouvement saccadé des images et des mots reflète notre difficulté à faire ressurgir les traces du passé, à les conserver (…) »Louma Salamé
Ce film s'intéresse à ceux qui y vivent. Il montre des fragments de vie saisis dans un espace délimité : les 150 mètres de la rue principale du camp, ainsi que le premier étage de l'hôpital de Gaza. Les personnages racontent des bribes de leur histoire dans le camp. À Chatila le temps est suspendu et ces personnages se figent dans le vide ; ils n'ont plus rien à attendre.
Si on filme une personne pendant des années, ne réduirait-on pas la vie « active » de celle-ci pour la même période, alors que la personne filmée serait tentée de regarder les bandes, spécialement celles de son enfance, dont elle se souvient partiellement.Quelqu'un qui a été beaucoup filmé demanda à son père ou à son oncle : « Pourquoi m'as-tu volé la capacité à oublier ? Cela me rend malade. »
Deux assassinats s'alternent pour se ressembler ou encore muter.Celui du premier ministre libanais Rafic El Hariri et celui de l'ambassadeur français au Liban, Louis Delamare. C'est aussi une volonté de l'artiste de se réapproprier l'histoire du pays, appartenant à la génération qui était trop jeune pendant la guerre civilelibanaise, ce travail est ainsi une investigation du passé pour mieux le comprendre.
« Beyrouth, ou peut-être n'importe quelle ville en guerre avec elle-même.Ici aucun conflit ne se règle jamais, aucun mur ne se répare. Dans la ville trouée, les déflagrations résonnent mieux. On a le choix entre l'armée et la religion, ou bien alors la religion et l'armée. La dose d'héroïne coûte 5 dollars. Je rends visite à quelquesconnaissances et j'envoie mes cartes postales. »
Not From Here est une photographie animée qui essaye d'associer des notions telles que le dispersement, l'exil, la migration et l'identité, tout en respectant une narration, nous montrant ainsi que la multiplicité des humeurs, des caractères et des représentations peuvent nous habiter dans un même temps.
« Je fus déçu le jour où ils annoncèrent la fin de la guerre. J'ai toujours été excité par l'idée de vivre dans une ville qui se mangeait elle-même, comme un excès de bile qui digère les aliments mais qui progressivement mange l'estomac. ».Comment vivre à Beyrouth, une ville déjà toujours en ruine ?