"Le cinématographe n'est pas un art, c'est un appareil."
Dessinateur, peintre, sculpteur, illusionniste, scénariste, décorateur, metteur en scène, acteur, homme à tout faire, Georges Méliès ne se demande pas s'il sera virtuose ou non, il s'empare d'un instrument qui, mieux qu'aucun autre, lui permettra de s'exprimer. Pour qu'une mégère se relève Belle au Bois, il faut trouver la fusion; il faut trouver la superposition pour que le Christ, une fois de plus, puisse marcher sur les eaux. (...) En adaptant son imagination aux images, Méliès révèle un monde surnaturel. C'est dans ses ateliers de Montreuil que ce monde s'organise. Les anges, les fées réclament un ciel, les démons et les monstres leur enfer.(...) L' imagination courtisane de Méliès prend son bien où elle le trouve ; elle touche à tout, car tout le monde la touche. Un événement, la caricature de cet événement, un spectacle surpris dans la rue, le rappel d'un tableau, les images égarées d'une légende passent, s'évanouissent pêle-mêle, agitant son esprit. (...) Filer l'invention qui passe et, la fixant sur le papier, dessiner instantanément le décor, les personnages requis par celle invention, ainsi procède souvent Georges Méliès. Ainsi viennent les nains qui montent en graine, la femme à trois têtes, les squelettes magiques, l'homme au visage de caoutchouc. Caricatures de Robida, composition de Jules Verne, à quoi Méliès fait parfois songer. Or, il ne copie pas. Dessins, romans, scénarios s'inspirent d'une même actualité.(...) Loin de s'en tenir à l'écriture, c'est par des représentations animées, des images réelles que Méliès réduit la difficulté. En créant des rapports surprenants mais vrais entre personnages, objets et décors, ses inventions atteignent une actualité mystérieuse dont, ses films dussent-ils périr, ses scénarios, ses dessins, ses photographies témoigneront toujours. Les constructions de Méliès ont l'audace de la naïveté. (...)En jouant, en se jouant, il illustre le cinéma, il découvre le mouvement perpétuel. (...) Paul Gilson - La revue du cinéma 1929
Un jeune troubadour vient consulter la célèbre Fée Carabosse pour savoir ce que lui réserve l'avenir. Mais le jeune homme est sans argent, et c'est avec une bourse remplie de sable qu'il paie le talisman que lui remet la Fée. Furieuse, Carabosse jure de se venger. Après bien des épreuves, le troubadour parvient à délivrer la charmante princesse prisonnière, dont la sorcière lui avait fait apparaître l'image. Les jeunes gens se marient, pendant que le bon druide envoie la Fée au fond des mers.
La Princesse Azurine est fiancée au Prince Bal Azor en présence des fées marraines. Mais on a oublié d'inviter la Sorcière, qui, furieuse, se venge en faisant enlever la Princesse. Son fiancé part à sa recherche, et, après bien des aventures et des épreuves, la retrouve, l'épouse, au milieu des réjouissances de la Cour. La Sorcière est mise à mort.
Dans son royaume des Enfers, le Diable fait venir un couple de danseurs professionnels qui font une démonstration de Cake-Walk. Ensuite, un diable grotesque sorti d'un grand gâteau exécute une danse acrobatique puis disparaît dans une explosion et un nuage de fumée. Tous les habitants des Enfers dansent une folle sarabande