Thomas Jenkoe vit et travaille à Paris. Il connaît une première expérience en tant que scénariste sur Passemerveille, essai documentaire réalisé par Guillaume Massart, avec qui il co-signe la voix off que prononce Michael Lonsdale. Le film est sélectionné au FID Marseille et au Festival d'Amiens en 2009, et diffusé sur CinéCinéma l'année suivante. En 2010, il s'associe à Guillaume Massart et à Charles Habib-Drouot pour fonder Triptyque Films, une société de production spécialisée dans la réalisation de documentaires et essais exigeants et libres. Ses responsabilités de producteur ne l'empêchent pas de poursuivre une double activité de cinéaste et de photographe. Thomas Jenkoe fait du réel le matériau premier de son travail car il y voit un réservoir d'histoires et de complexité inépuisable. Le point de départ de son oeuvre trouve toujours sa source dans une fascination pour un élément du réel qu'il essaie de révéler. Son réel est celui du quotidien : il s'attache à rendre compte du conflit insoluble entre l'être et l'existence qui touche chaque individu. Travaillée par les problématiques de la frontière (mentale, géographique, morale et sociale), de l'incommunicabilité (du langage, de l'expérience intérieure et de l'existence individuelle) et du sort de l'humain dans les sociétés modernes, l'oeuvre de Thomas Jenkoe témoigne de l'intranquillité de notre condition. Plus qu'une simple restitution du réel, sa démarche artistique vise à le transfigurer par un prisme esthétique fort, que ce soit par l'utilisation d'un support techniquement limité (le smartphone d'une Passion), voire obsolète comme ses séries photographiques en polaroïd, ou le 4/3 hiératique en vidéo, ainsi qu'expérimenté sur son premier long métrage documentaire, Maàlich. Son dernier court-métrage, Souvenirs de la Géhenne prolonge son travail sur les espaces en déshérence en proposant une dérive psychogéographique dans une petite ville du Nord de la France, sur les traces d'un meurtrier raciste.