Stéphane Marti a fait du cinéma expérimental le lieu d'invention d'une pratique filmique baroque et flamboyante. Cinéaste majeur d'une des tendances les plus importantes du cinéma expérimental français des années 70 proche de l'art corporel: "L'Ecole du corps", où se mélèrent identités troubles et fastes rituels d'un imaginaire homoérotique, ciselés par le super-8 qui alliait splendeur visuelle à l'indépendance artistique et contre-culturelle. Fervent défenseur de ce médium, Stéphane Marti conçoit, depuis, une esthétique opératique de l'intimité, dont les décadences maniéristes et les forces telluriques, les ors et les pourpres, forgent les coordonnées chiffrées de ses «petits théâtres du corps». Il y explore « les teintes de la palette du corps masculin: le corps sculptural, le corps travesti, le corps androgyne, le corps meurtri, le corps sacré, le corps interdit, le corps plaisir, le corps objet, le corps douceur, le corps libéré, le corps purifié ».