SOL SUFFERN-QUIRNO & RUDOLF DI STEFANO Nés en France, elle en 1971 et lui en 1970, ils vivent et travaillent à Montreuil depuis 20 ans. En 2001, ils créent avec dʼautres, lʼAAPM, unité de production et le Dojo cinéma unité de réalisation cinématographique, quʼils développent et animent pendant plusieurs années. Dans ce cadre, ils coréalisent collectivement une vingtaine de films courts, moyens et longs. En 2006 une rétrospective de ces films est organisée à l’occasion du Festival Côté court de Pantin. Depuis 2009 Sol Suffern-Quirno et Rudolf di Stefano continuent ensemble le travail cinématographique, "Nos yeux se sont ouverts sur la parole de Jean-Marie Straub" est le premier film de cette nouvelle étape. Entre 2010 et 2019, ils réalisent plusieurs films dont "Vies parallèles" qui résulte dʼune rencontre entre l’écriture de Jean-Jacques Rousseau, et celles de Christian Prigent et de Tarkos. En 2019, ils terminent "Odyssée seconde", une épopée contemporaine, un parcours initiatique aux multiples métamorphoses, traversant la vie dʼUlysse comme celle d’Œdipe, jusqu'à celle du guerrier Er issu du mythe platonicien. Mais les vrais héros de ces fictions sont des jeunes ivoiriens fuyant leur terre d’origine, et des gens d’ici, prêts à former avec eux un chœur de gens. Au cours de ces années ils se sont forgés une méthode de cinéma qui leur permet de faire du cinéma à toutes les étapes d’un film. Écriture, acteurs, textes, lieux, théorie, sont systématiquement explorés par le montage dʼimages et de sons et font lʼobjet de films autonomes. Cette méthode de travail produit des films courts qui préparent des longs à venir, mais aussi des films qui pensent le cinéma, l’actualité, ainsi que la place singulière que tient le public dans les salles de cinéma. Tous ces films sont réalisés alternativement sans hiérarchie aucune : préparer, penser, imaginer, interroger et se donner ainsi du courage pour poursuivre le cinéma. Par ailleurs, durant lʼannée 2008-2009, Rudolf di Stefano a animé un atelier dʼinvestigation cinématographique à la Maison du Film Court, qui se donnait pour objectif de dégager du cinéma ce qui est son invention propre, au travers des mots de quatre cinéastes que sont Robert Bresson, Jean-Luc Godard, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet. Ce travail a pris la forme du livre "Vive le cinématographe !" édité aux Éditions Al dante en 2014. Rudolf di Stefano a animé pendant trois ans avec le compositeur François Nicolas des séances trimestrielles appelées "Qui-vive au Ciné 104 de Pantin". Ces séances se voulaient le lieu dʼélaboration dʼune nouvelle forme d’entrelacement entre cinéma, poésie, musique, politique et mathématiques. Ce travail a trouvé sa continuité dans lʼorganisation dʼun événement à lʼoccasion des 50 ans de Mai 68 intitulé : "Hétérophonies/68" au théâtre La Commune à Aubervilliers. Depuis 2015, Rudolf di Stefano intervient fréquemment sur des questions théoriques du cinéma, dans le cadre du séminaire Mamuphi qui a lieu à lʼENS et à lʼIrcam. En juin 2019, le Festival Côté Court de Pantin a programmé un Focus sur leur recherche cinématographique à travers la projection de plusieurs films réalisés depuis les dix dernières années et de quelques nouveaux films, cela a été aussi l'occasion de rendre public leur méthode cinématographique.