Le travail de Shanti Masud, réalisatrice prolifique, traverse de nombreux genres, formats, et supports cinématographiques. Après une formation documentaire sous la direction de Claire Simon, elle réalise son premier film, "L'Appel" portrait en super 8 d’un jeune soldat. L’expérience du film en solitaire se poursuit jusqu’en Floride puis à New York l'année suivante, où elle retranscrit les images de son premier voyage américain, tournées à l'ektachrome dans un road movie expérimental, "That’s where we want to go". Entre 2008 et 2010, elle réalise un dyptique musical en noir et blanc, "But we have the music" et "Don't touch me please", marquant une entrée progressive et expérimentale vers un cinéma de fiction. Ces deux films seront vus dans de prestigieux festivals et lieux d'expositions, comme la Dean Gallerie d'Édimbourg (Scottish National Galleries) ou encore la St. Paul's Church, lors du Cimmfest de Chicago où elle remportera successivement le Best Short Film et le Special Jury Award. Son film "Pour la France", fiction en noir et blanc teintée de magie, sera plusieurs fois primé (Prix Presse du Festival de Pantin, Prix du Jury du Festival de Vendôme. Le film fera l'objet de critiques élogieuses (Les Cahiers du Cinéma, Les Inrocks, Télérama, Chronic'art...) Shanti Masud réalise ensuite trois films fantastiques, issus de différentes propositions et collaborations : "Métamorphoses", proposé par le Centre Pompidou et produit par la société Kidam, naît d’un désir de synthèse de ses multiples travaux, mettant à l’honneur le portrait, le texte, et le genre fantastique. "While the Unicorn is Watching Me", film érotico-magique masculin, a été imaginé avec la complicité de l’acteur Nicolas Maury qui y tient le rôle principal. Invité par de nombreux festivals Lgbt+, le film tourne durant trois ans dans une quarantaine de festivals internationaux. "Undead Woman", film musical, fantastique et mystique, est issu d'un projet collectif réunissant des courts de Bertrand Mandico, Antonin Peretjatko ou encore Virgil Vernier. Pour son neuvième court-métrage, "Jeunesse", elle dirige Bernard Minet et Lucas Harari, campant deux marins naïfs au coeur tendre. Le Festival de Pantin lui confie la réalisation du film-annonce de ses 25 ans en 2016, ainsi qu'un film ciné-tract en hommage aux 50 ans de mai 68, pour l'édition 2018. Shanti Masud réalise également de nombreux clips, autre terre fertile de l’expérimentation cinématographique, pour des artistes issus de la french pop : Lonny, Olivier Marguerit, Joakim, Judah Warsky, Mina Tindle, Lafayette, Mehdi Zannad... le dernier en date a été réalisé pour la musicienne et chanteuse Laura Cahen, et offre quelques portraits d'actrices dirigées en super 8 par la réalisatrice, dont la subtile et gracieuse Vicky Krieps. Amoureuse de l'image argentique, Shanti Masud réalise aussi des portraits photographiques en moyen format. Elle collabore avec le musicien Olivier Marguerit à l'écriture de textes de chansons, sur l'album à venir de Nicolas Maury (sortie automne 2022) ; sur le film "La nuit du 12" de Dominik Moll (sortie juillet 2022). Elle intervient parallèlement en tant que lectrice au CNC, et fait partie du Jury Fiction Coté Court pour cette nouvelle édition.