Diplômé de la Haute école des arts du Rhin de Strasbourg, Kevin Senant est un performeur vidéaste qui utilise les nouveaux médias, la diffusion simultanéité de sources d’informations différentes, et incite les spectateurs à devenir acteurs dans la plupart de ses œuvres. Comme l’analyse Christian Gattinoni, “les travaux de Kevin Senant fonctionnent le plus souvent sur la confrontation fictionnelle d’une double source d’information, images ou textes. Ils questionnent les liens entre différentes technologies, les effets concomitants de fiction et de perte qui s’y contaminent. Cette production s’appuie sur le comportement des utilisateurs de nouveaux réseaux sociaux.
Il crée des dispositifs qui invitent les spectateurs (souvent acteurs) à questionner les relations qu’ils génèrent en tant qu’utilisateurs par l’intermédiaire de la photographie, la vidéo, la performance, l’installation. Il s’intéresse particulièrement au mouvement continuel des images partagées, à leurs trajectoires, à leur point de rencontre avec l’individu. C’est par sa mise en réseau avec le monde (et sa captation en image) que la position idéologique ou physique du spectateur devient l’élément central du travail de Kevin Senant.
Son court métrage Irritation, une réflexion sur le flux des images, du cinéma à internet a reçu en 2015 le prix du concourt de vidéo Sosh aime les InRocks.
Kevin Senant est également membre du groupe PEZCORP, un groupe d'artistes fondé en 2010 et présent à Bruxelles, Casablanca, Marseille, Strasbourg et Paris.
PEZCORP est une structure à géométrie variable, elle fonctionne en contre-courant des rouages de l’industrie du spectacle, tout en utilisant ses codes. La place du spectateur est mise en jeu dans des dispositifs à plusieurs lectures, alliant nouvelles technologies, sons, vidéos, performances et discours poétiques.
PEZCORP se revendique du mouvement Hors-Format, né dans les années 70, rassemblant une large palette de plasticiens, de performeurs, de poètes, d’activistes et de musiciens, désireux de décloisonner les genres et de placer le spectateur au centre de l'œuvre.