La liberté est le maître mot de l’œuvre et de la vie de Jean Painlevé (1902-1989). Il ne s’attache à aucune chapelle, fait feu de tout bois. Il suit des études de médecine avant de claquer la porte, choqué du traitement inhumain affligé à un patient hydrocéphale. Il se dirige vers la biologie et se rend au centre de recherche de Roscoff dans le Finistère. Passionné par la science et l’art, il se sent proche du mouvement surréaliste, et participe au côté d’Ivan Goff et d’Apollinaire au premier (et unique) numéro de la revue "Surréalisme". Dès son plus jeune âge, il s’intéresse à la photographie et par prolongement au cinéma. Jean Painlevé se situe dans la lignée des travaux d’Etienne Jules Marey, l’inventeur du cinéma scientifique. Auteur de plus de 200 films, à la croisée de la recherche scientifique et de l’esprit rebelle de l’avant-garde, Jean Painlevé a consacré sa vie à l’infiniment petit, avec une prédilection pour la faune aquatique en développant les technologies les plus pointues (caméra sous-marine, trucage, ancêtre du steadycam), tout en y mêlant ses images au jazz de Louis Armstrong et de Duke Ellington ou aux musiques électroniques de Pierre Henry.