Cinéaste/plasticien, Stéphane Marti concentre ses recherches sur le cinéma expérimental comme pratique plastique détachée des codes du cinéma dominant. Utilisateur du super 8, qu'il pratique depuis les années 70, il milite pour la survie de cet instrument. Après avoir suivi les cours de Dominique Noguez (défenseur et théoricien du cinéma expérimental) et de Michel Journiac (protagoniste majeur de l'Art Corporel), il a entrepris lui-même de faire partager son expérience à de nouvelles générations de cinéastes dans les ateliers qu'il anime (de 1985 à 2007) à l'UFR d'Arts Plastiques de Paris. De 1976 à 2008, il rejoint l'aventure du Collectif Jeune Cinéma, première coopérative française de défense et de promotion d'un cinéma "différent", fondée par Marcel Mazé (en 1971) avec lequel il réalise de nombreux films (de 1998 à 2010). Rattaché d'emblée par la critique à l'"école du corps", son cinéma tourne principalement autour des questions du corps et du sacré, des troubles de l'identité sexuelle et des stratégies du désir. Cérémonies invocatrices d'images flamboyantes, célébration où la chair et la pellicule fusionnent, ses films sont des rituels qui appellent une émotion foudroyante faite de désir, de beauté et d'extase. Depuis, notamment, La Cité des neuf portes (Grand prix du cinéma différent et prix de la critique au festival d'Hyères en 1977), son œuvre filmée a été montrée dans un nombre important de festivals et de manifestations nationales ou internationales (à Montréal, New York, Londres, Tokyo, etc.) et a suscité de nombreux articles et entretiens.