À l’hiver 2019, pour surmonter ma douleur paternelle, j’ai filmé l’hospitalisation contrainte de mon fils Nathan, au seuil de son incertaine entrée dans l’âge adulte. Dès les premières visites, et surtout à cause de leur caractère parfois hostile ou tout bonnement vide, j’ai pris le parti de filmer de petites séquences de trente secondes, parfois plus, parfois une minute, à l’aide de mon téléphone de poche. Je ne filmais pas nécessairement Nathan, d’ailleurs, mais beaucoup son environnement. Et plus je regardais, plus je voyais s’inventer un monde.