Street Songs est l'enregistrement à Cassis en France, en 1966, d'une pièce du répertoire du Living Theater, Mysteries and Sma!ler Pieces, au festival organisé par Jerome Hill. Elle s'inspire de la pièce écrite de manière aléatoire par Jackson Mac Low en 1951. Street Songs tisse les thèmes militants politiques de ces années-là dans un mandala de mantras : Julian Beek est assis jambes croisées sur une scène vide, il répète le slogan "liberez tous les hommes ! A bas la bombe! Arrêtez la guerre ! Libérez tes noirs ! Changez le monde !", sous la double forme de la méditation et de l'appel à l'action, tandis que les acteurs le rejoignent un à un, formant un cercle et se frappant sur l'épaule les uns les autres, et murmurent "ohm" en choeur. Ce mélange d'urgence politique et de communion mystique est mis en évidence par les Images en noir et blanc de Jonas Mekas qui accentuent le caractère dramatique. Le pouls de la vie est rendu par des zooms avant-arrière qui privilégient tantôt le groupe, tantôt l'individu.Sally Banes, The Village Voice, 18 octobre 1983