Sans doute son film le plus expérimental, et aussi l'un des plus rare. Film où elle a souvent recours à l'écran totalement noir pendant plusieurs minutes répétées, comme l'ont fait aussi Debord, Monteiro ou Jarman (en bleu). Les rares images que nous voyons sont des rushes non utilisés d'Agatha. On y voit des gros plans du visage de Yann Andréa Steiner, le même déambulant dans le hall des Roches Noires de Trouville, ainsi quelques plans fixes filmant la mer. Le reste du temps, l'écran est noir. Et Duras, en voix off, livre un de ses textes cinématographiques les plus émouvants. Elle parle de la fin. De la mort qui approche, de la fin de son amour avec Yann Andréa, et de la fin du cinéma, de son incapacité à encore filmer des choses, et représenter ce qui est de l'ordre de l'irreprésentable, si ce n'est, ce qu'elle a fait, poser le cache sur le viseur de la caméra, et continuer à filmer les choses, mais dans l'incapacité totale de les montrer ensuite. Ne reste que le noir, ce trou noir qui aspire tout, et laisse la cinéaste seule face au vide le plus total et à la mort.