En juin 2011, l'exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima a installé une livecam sur le site. Outil d'une transparence factice, cette caméra de propagande diffuse les images uniques d'une catastrophe sans fin. En un seul plan fixe ininterrompu, un paysage létal distille son invisible toxicité et le paradoxe de son étrange beauté. Tremblements de terre,brumes enveloppantes, fumées des réacteurs, vols de corbeaux, pluies radioactives, etc., les images d'un espace géographique rayé de la carte se succèdent hors du temps des hommes. Par un geste de défiance à l'adresse de cette machine oculaire, un liquidateur anonyme, ramène pourtant jusqu'à nous cet outre-monde interdit.