Hiver 2018, Amsterdam, constellation du Chien. Je parcours dix-sept kilomètres d’archives à la recherche des bêtes. Six-cent-vingt-trois fragments de films muets, d’images anonymes rassemblés par l’Institut du film EYE sous le titre Bits and Pieces : morceaux et pièces. Mais pour moi ce sont les miettes, de notre festin des bêtes.
C’est l’aube sur Aïn Diab, corniche de Casablanca. Avec un détecteur de métal, un homme parcourt la plage, seul. Il creuse des trous dans le sable, sans succès, tandis que le soleil pointe. Avec la lumière, arrivent les joggeurs, les maîtres et leurs chiens domestiqués. L’homme voit la plage se transformer en une récréation où seuls les chiens errants lui ressemblent.
La chasse à l’approche est une chasse solitaire et silencieuse. Elle se pratique l’été, au lever ou au coucher du soleil, sans chiens ni rabatteurs. Michel préfère l’approche, car Michel préfère être seul. Aussi, il aime se fondre dans la nature, se faire le plus discret possible, écouter et observer. Si Michel est suffisamment adroit et attentif, s’il réussit à se rendre invisible et inaudible, si le vent est face à lui et la chance de son côté, alors l’animal, peut-être, apparaîtra.
Une nuit de camping sauvage, un enfant peine à trouver le sommeil. Pour l’aider à s’endormir, son oncle lui raconte « une histoire vraie avec quelqu’un qui a vraiment existé ». À travers la voix de l’oncle et la vision du petit garçon, nous sommes propulsés dans une ferme du 19e siècle où grandit le petit Pierre Brisset, un contemporain de Charles Darwin, l’année de ses cinq ans, alors qu’il fait ses premières découvertes et développe ses premières intuitions sur les origines batraciennes de la vie humaine.