Ce film, adressé moins à Godard lui-même (qui sait sans doute déjà tout ça) qu’au public (qui n’en ignore pas tout non plus), entreprend de trancher entre le mort et le vif du cinéma.
Reprendre le scénario du Saint Paul de Pasolini et voir si on peut, voir comment. Voir si on est le peuple dont il parle, pour lequel il parle. Le peuple qui n’a pas été élu. Celui pour lequel il n’y a pas d’élection(s).
Un homme et une femme dans la salle de cinéma dialoguent sur l’amour devant le film Nouvelle vague de Godard. L’amour, nous disent-ils, est une opération articulée à un paradoxe. Entre thèses de Badiou et remontage de Nouvelle vague, un film qui annonce l’amour.
Entre Week-end et Un film comme les autres de Godard, il y a eu mai 68. Quelque chose est arrivé en dehors du cinéma et a produit une nouveauté radicale, celle d’une disjonction inédite entre politique et cinéma.
Un film fait avec des mots, des mots de cinéastes, Bresson, Godard, Straub, Huillet. Mots rapprochés comme on rapproche des images avec des sons. Projection de mots, de bouts d’images, de bouts de sons, sur les écrans blancs des cinémas.