Fiction #6

Un grand feu de la Saint-Jean brûle dans un petit village alsacien. Tous les villageois sont réunis là. Léa et Aurélie, deux jeunes adolescentes en crise, goûtent à cette première nuit d'été, errant autour du feu jusqu'à l'arrivée d'une nouvelle aube, amère.

Un jeune garçon observe une jeune fille avec son télescope. Quand il la voit sortir de chez elle avec sa bande pour se rendre à la piscine, il décide de se jeter à l'eau.

Quoi de commun entre le premier film colorisé de Méliès, l'incendie du Grand Bazar de la Charité et la première de Cyrano de Bergerac ? Qui a vraiment écrit la pièce d'Edmond Rostand ? Et qu'est-ce que tout cela a à voir avec la mort d'Ildebrando Biribo anarchiste italien et souffleur, retrouvé mort dans sa boîte au soir de la première représentation, le 28 décembre 1897 ? L'intrigue est labyrinthique, ou plutôt, souterraine. On emprunte ainsi galeries, caves, égouts et passages secrets, qui rappellent la cachette du souffleur autant que les méandres d'une affaire qui n'a rien à envier aux meilleurs feuilletons du XIXe, Les Mystères de Paris en tête. Pour nous guider, un souffleur, justement, l'homme du dessous qui dicte à celui du dessus " Ici Edmond Rostand en panne d'inspiration et tourmenté par Sarah Bernhardt, incarnée par Clotilde Hesme. Sauf que ce souffleur-ci, à la fois personnage du film et étrange conférencier qui recrée pour nous l'affaire, est loin de se cacher. Au contraire, il s'incruste, littéralement, dans le film, anticipant l'action, s'adressant directement à nous, aux personnages devenus acteurs, tout en livrant le récit des événements qui conduiront à sa mort, jamais élucidée. Inexpliquée, donc, cette affaire ? Peut-être pas. Car la mort du souffleur, c'est peut-être le début de la modernité. Classée alors ? Non plus, car Isabelle Prim prouve avec ce film que le souffle n'a pas disparu." (Céline Guenot)