Focus Jacques Perconte #2

Les corps se mélangent. Les mains rythment, les baisers glissent. Le temps file au rouge. La vue est à réinventer. L'histoire de cette rencontre est une musique. La vidéo est sa peau. La projection son lit.

Ces séquences informatiques sont placées sur un serveur http. Elles sont consultables par le biais de connexions internet. Le nombre d'utilisateurs simultanés est illimité. Ces séquences sont constituées de suites d'images fixes répertoriées dans des micro bases de données elle-mêmes stockées sur le serveur et animées par un programme inventé pour l'occasion. Leur animation, les déformations que le rythme de la séquence ou les images subissent est le résultat de l'analyse du temps de chargement des images dans la mémoire de la machine lectrice.

Convulsions rythmiques, syncopes érotiques, mécanique des corps, le rouge envahit les ombres et teint la peau...

Expérimentation de l'abstraction par la découverte des corps et des sens : six moments de l'histoire d'une rencontre. L'histoire de deux (ou trois) corps. Stigmates, décompression, rouge. Noir. Plusieurs jours. Plusieurs petites histoires. Vert. Jaune. Pornographie abstraite. Ce film est le premier film fond / forme complètement basé sur des compressions psychovisuelles. Le film est l'histoire des relations entre les formes et l'image dans lesquelles elles sont enregistrées. C'est l'histoire de rencontres. C'est une histoire sulfureuse. C'est même un film à caractère pornographique. Il s'attarde sur l'acte.

Un bouquet de roses pour Isabelle. Les pétales glissent les unes contre les autres. Et ainsi de suite, l'image dessine ces sentiments qui m'envahissent. Les formes s'entremêlent, se caressent, se fondent. Dix-sept minutes pour se laisser emporter dans ce tourbillon de nuages roses.

Une demi-heure de plongée sous les arbres au fil des routes au grès des paysages du Périgord Noir… uaoen est un film onirique qui conduit le spectateur à travers un paysage en pleine mutation : un paysage dont l'image se transforme arbre par arbre, pixel après pixel, un paysage qui perd ses icônes et sa profondeur pour finalement rompre avec la perspective et devenir complètement plat. Ce film déconstruit son image pour devenir un espace pictural ouvert réservé à la liberté de l'imagination. Une demi-heure sur les routes du Périgord Noir : un voyage profond au coeur d'un paysage magique composé de sous bois ponctués de clairières où les rayons du soleil viennent frapper l'objectif de la caméra. uaoen est un paysage en mouvement où l'attention se concentre sur les vibrations de l'atmosphère. Le film peint de couleurs et de matières la relation entre ces variations et le support sur lequel il est enregistré. uaoen est un film onirique qui conduit le spectateur le temps d'une ballade où les images se débarrassent progressivement de leur icônes et de leur profondeur pour finalement devenir complètement plates et abstraites. Ce film lie une musique hypnotique (Heller) à une image fascinante au travers de son changement de perspective. Le spectateur perd peut à peu ses points de référence et peut enfin laisser aller ses sentiments au grès de son de ce nouveau paysage.