Un mardi matin d'avril, je quitte l'île de Patiras pour rejoindre Bordeaux. Je traverse le médoc en ter alors que le soleil se lève. La lumière frappe la vitre du train en découpant le paysage. Je ne peux pas faire autrement que de filmer. Alors je colle mon petit appareil photo contre la vitre et je ne décole pas le regard de ce qui se passe à l'extérieur. C'est un des plus beaux voyages que j'ai faits… Le soleil m'arrache à la réalité, entre ombre et lumière l'image explose elle se vide et se remplit...
L'avenir en rose commence dans l'obscurité d'un passage au fond duquel se profile une fenêtre d'espoir ouvrant sur la mer. Lentement, l'image nous aspire vers une lumière douce, semblant répondre à un désir puissamment refoulé. Mais à peine cet espoir caressé, les images se délitent, glissant imperceptiblement vers un impressionnisme rappelant la palette de Cezanne jusqu'à la forme très contemporaine d'un art pixellisé. Cette déformation de l'image nous interroge sur ce que réalité, ne serait en fait qu'illusion. Mais l'intensité du rose ultime, si joyeux et si chatoyant, redonne un puissant élan d'espoir à nos rêves engloutis. LIBRES !
D’un côté à l’autre de l’île, les hommes, minuscules travaillent la terre. Ils descendent de la main d’œuvre portugaise déployée à maintes reprises sur l’île. Ils font partie de cette nature d’abord exploitée pour la guerre, pour la nourriture et puis maintenant pour le tourisme dans la perspective que ces terres primaires séduisent le cinéma américain.