'Ce film a été tourné au CCA de Kitakyushu (Japon). C'est ma première utilisation du support film en temps que tel. J'ai profité de cette relative innocence et de la légèreté des moyens mis en oeuvre pour me rapprocher des premières utilisations du cinéma à des fins scientifiques ou pour le divertissement (Marey, Lumière, Meliès). L'idée de départ,comme dans plusieurs expositions précédentes, était d'étendre ou de résumer le moment de la fabrication de sculptures à de petites scènes, ponctuées de combats et de danses. Les protagonistes pratiquent en silence des danses plus ou moins folkloriques, construisent et actionnent des dispositifs cinétiques ; des sculptures sont montées en temps réel. Les effets visuels et trucages sont construits plutôt que post-produits numériquement. Le spectateur est associé à leur genèse autant qu'au résultat produit.' X. V.
'Drumball' est l'extension animée de visions et d'images fixes, étirées et combinées. Des éléments dynamiques abstraits se combinent à des scènes réalistes où figurent des personnages et des animaux. Les nombreux effets visuels sont réalisés au tournage plutôt qu'en post-production. La narration est ouverte, renforcée encore par l'absence de son. Le film est strictement visuel. Il renoue en cela avec les formes du cinéma rétinien (d'avant le parlant).
Keep the Brown est le troisième volet des films courts et muets de l'artiste. Comme dans les deux précédents, le film met en scène quelques personnages choisis parmi les amis de l'artiste. Aucun d'entre eux n'est comédien, mais tous actifs dans les domaines de la musique, du cinéma,du design, et de l'art. Le film ne comporte pas de narration stricte, il s'approche plutôt d'une sorte de paysage visuel que la caméra parcourt. Les neuf personnages participent à des expériences scientifiques où la physique rejoint la danse et l'astronomie, la sculpture. Guidés par leur GPS, les protagonistes tentent d'échapper à un vortex visuel à l'aide de leurs mini-vélos.
'En 2005, j'ai créé Lithophanie n° 10 (Lingotto), élément architectural de l'Usine Fiat construite en 1927 à Turin en Italie. En faisant des recherches sur la société Fiat et sur le rôle qu'elle a joué dans le développement de l'industrialisation en Europe, j'ai découvert Stealth (soit 'furtif' en français, 'furtivo' en italien), un bateau de course, de 30 mètres de long, en carbone, appartenant à Giovanni Agnelli (le propriétaire de Fiat). Ce bateau unique, vainqueur de nombreuses régates, ressemblait à une sculpture que j'aurais aimé avoir créée. De Lingotto à Stealth, j'ai commencé à imaginer Furtivo, un film inspiré par l'histoire de la production de masse et de son évolution dans le domaine des sports et loisirs.' Xavier Veilhan
Ce film sur l'apesanteur a été projeté dans le spectacle Aérolite - une collaboration entre Xavier Veilhan et le duo français Air composé de Jean-Benoît Dunckel et de Nicolas Godin dans le cadre de l'exposition 'Air de Paris' au Centre Pompidou (2007). Au centre d'un dispositif futuriste, une météorite géante révélait à la fois les musiciens et la machinerie du spectacle. Dans la tradition d'Oskar Schlemmer, un spectacle sans dramaturgie faisait apparaître et disparaître des objets insolites qui se déplacent dans l'espace au mépris des lois de la physique. Air a composé une pièce de musique originale, principalement instrumentale pour Koto (sorte de harpe japonaise) et synthétiseurs.
Jacques Demy évoque ses souvenirs d'enfance à travers le quotidien du couple de sabotier qui l'a accueilli pendant la guerre.' Je ne me souviens plus quand j'ai vu le 'Sabotier de Val de Loire'. Plus tard, c'est un film qui a laissé une trace étonnamment vivace dans mon esprit: sans doute le travail simple et répétitif de cet artisan a-t-il à voir avec mon métier d'artiste. J'ai toujours pensé que deux choses étaient toujours intéressantes à filmer et à regarder : des intérieurs (appartement ou maison) et des gens qui travaillent.' Xavier Veilhan