Échanges croisés de Bernadette Lafont avec Jean Douchet et Dominique Païni, ponctués d'impromptus joyeux avec de jeunes visiteurs. Ce portrait révèle, au-delà des figures légendaires de la Nouvelle Vague, des incarnations singulières d'un cinéma underground qui la conduiront à se consacrer au théâtre à la fin des années 70.
André S. Labarthe présente une des étapes de son adaptation du roman de Georges Bataille "Le Bleu du ciel" pour le cinéma. Ce roman, considéré comme inadaptable, pose de vraies questions sur l'écriture et le passage du texte à l'image. Dans ce film, quatre jeunes comédiens de l'École professionnelle d'Art Dramatique du Nord / Pas-de-Calais lisent / interprètent le 1er chapitre de ce roman, devant un "public" exclusivement composé des étudiants du Fresnoy et de leur école. André S. Labarthe mène cette lecture et discute avec les comédiens et le public des questions précises que déclenche la transposition de ce texte, testant en grandeur réelle, texte en main, telle ou telle intuition. Le public devient acteur en intervenant à son tour dans le débat.
« ... ça commence comme ça : bruit de machine à écrire, une à une les lettres s'inscrivent sous le portrait contrasté du poète : AN-TONIN-ARTAUD NÉ À MARSEILLE- LE-QUATRE-SEPTEMBRE-MILLE-HUIT-CENT-QUATRE-VINGT-SEIZE-MORT-À-IVRY-LE-QUATRE-MARS-MILLE- NEUF-CENT-QUARANTE-HUIT ... puis la voix de Jean-Claude Dauphin reprend : « Trèsbien. Seulement voilà, tous les écrivains savent cela,les dates mentent... ». ASL
La pensée de André S. Labarthe est aujourd'hui emblématique d'une forme cinématographique singulière où le documentaire est bouleversé par la fiction. Les mises en scène de conversations avec ASL tentent de révéler le fonctionnement de cette hybridation, en prenant le temps des détours nécessaires à sa pensée pour atteindre sa cible comme par hasard. Poires, escargots et poupées inventent des métaphores, au gré des citations de films et des lectures de textes.