Le Dojo cinéma

Scenario élaboré à partir du Prospectus d'une rébellion qui ne serait pas du semblant de Gilles Grelet et de La Fabrique de l'homme occidental de Pierre Legendre. Un film en trois parties : 1 - un film qui dénonce le public culturel à l'occasion de la projection du film In girum imus nocte et consumimur igni de Guy Debord à l'Auditorium du Louvre ; 2 - un film qui dénonce le public industrialiste quelques semaines après l'attentat du 11 septembre 2001 ; 3 - un film qui énonce un public en faisant taire le public.

Scénario : Dojo cinéma, à partir du Tract(atus) 4. La théorie, entre l'université et le marché de Gilles Grelet. Le soir du 15 octobre 2002 se tenait la première séance d'un séminaire du philosophe Gilles Grelet au Collège international de philosophie. Il la consacrait à y définir, en préalable au déploiement de sa théorie, le cadre et le fonctionnement d'un séminaire tel que celui qui s'ouvrait (par-)là. Ce film restitue et accompagne donc un discours de la méthode. Discours par lequel sont posées avec netteté les questions de l'enseignement et de la pédagogie, de la recherche et de la transmission, du savoir et de la connaissance, les questions de la théorieet de sa réception. Mais discours surtout qui prend peu à peu la tournure d'une interpellation des auditeurs présents, d'une mise en cause de ce qui autorise un regroupement plus ou moins hasardeux de spectateurs à se constituer en public.

Ce film, adressé moins à Godard lui-même (qui sait sans doute déjà tout ça) qu’au public (qui n’en ignore pas tout non plus), entreprend de trancher entre le mort et le vif du cinéma.

Scénario : Dojo cinéma, à partir de la pièce radiophonique La Guerre des mondes dirigée par Orson Welles en 1938 et de Déclarer la gnose de Gilles Grelet. « Tout ce qui s'est passé avant l'arrivée sur Terre de ces monstrueuses créatures semble maintenant si ancien. (...) Ce qui s'est déclaré ce jour-là, dans le fracas requis pour se faire entendre d'un monde devenu sourd à la violence symbolique, c'est la guerre des riens-du-tout contre les puissants, des venus-de-nulle-part contre les occupants de la Terre, des sans-raison contre les tenants de la Raison du plus fort, de ceux qui faisaient valoir les droits du sens et les devoirs de l'absolu contre ceux qui se noyaient dans la prolifération cancéreuse des significations. »

Qu’attendons nous des images qui se dressent sur les écrans blancs des cinémas ? Combien de visages faut-il pour produire une figure capable de nous constituer en public de cinéma ? Reprendre tous les visages de Jeanne, plus un.

D'après les minutes du procès de Jeanne d'Arc, les films de Robert Bresson et Carl T. Dreyer, les textes d'Andrée et Georges Duby et de Charles Péguy. Il y a dans l'histoire du cinéma de nombreux films sur Jeanne d'Arc. Tous exposent les mêmes faits : la bergère, les voix, les batailles, le procès, le bûcher... Et tous font résonner les mêmes paroles, claquer le même texte, tantôt le faisant lire (cinéma muet) tantôt le faisant entendre (cinéma parlant). Ainsi la Jeanne que ce scénario propose. Jeanne d'Arc n'y est pas un fantôme arraché à son XVe siècle. Cinéma : la science et la fiction ensemble. Art (venu) du futur.

Réalisé à partir d'images du film Paris, Texas de Wim Wenders. On connaît le dispositif qui forme le coeur du film Paris, Texas de Wim Wenders : un homme et une femme parlent d'amour de part et d'autre d'un miroir sans tain. Par le moyen d'un remontage de ces scènes et de quelques cartons de texte (de ceux dont les amoureux faisaient usage au temps du cinéma muet),le présent film radicalise le propos de Wenders. Pour dire exactement : il le théorise.

Reprendre le scénario du Saint Paul de Pasolini et voir si on peut, voir comment. Voir si on est le peuple dont il parle, pour lequel il parle. Le peuple qui n’a pas été élu. Celui pour lequel il n’y a pas d’élection(s).

Quatre amis, Lola, Julie, Mikaël et Brian, tentent de sortir du naufrage contemporain, par l'art et avec les moyens du bord. Ils s'emparent, pour les assembler ensemble, des matériaux qui surnagent encore – ce sont des fragments de textes, quelques images anciennes qui disent l'insurrection, la révolution… Ils se déguisent, se maquillent, récitent, déclament, jouent, se mettent en scène. Ils travaillent, composent, formalisent : ils pensent. Parallèlement à eux, des espoirs se font jour : du côté de la théorie (avec Gilles Grelet à l'Institut de recherche anti-philosophique) les éléments d'un discours nouveau s'énoncent, tandis que du côté de la politique (avec Sylvain Lazarus et l'Organisation politique) un faire s'invente. Discours et action qui peu à peu clarifient pour Lola, Julie, Mikaël et Brian, nous autres, une ligne d'horizon, un espoir.