Milena Gierke

" Après un orage d'été qui arracha les feuilles des grands arbres, je suis entrée nue avec la caméra dans une piscine gris-bleu. J 'ai filmé ce qui était tombé dans l'eau, les feuilles qui flottaient, et je me suis filmée."

"Un bouquet de fleurs, un aquarium avec trois poissons rouges. Une bougie qui se consume, un téléviseur allumé. A côté bureau, une chaise où je m'asseyais parfois pour manger ou lire."

"Devant une fenêtre, une feuille de plastique fonctionne comme un écran semi-transparent, se soulève et se rabat au gré du vent, découvrant et rendant abstrait un grand carrefour berlinois. Le travail de la caméra se combine à lla vision de celle frontière sensible entre intérieur et extérieur." (Hannes Schüpbach)

" Le film montre en gros plain au macro-objectif des coquelicots à différents moments de leur floraison."

"Un grand champ de blé vert dans la brise d'été. J'observe les mouvements qui le parcourent: il devient vivant sous l'impulsion du vent. Il me fait penser à des vagues,à d'autres formes... "

" Les rayons du soleil se reflètent dans l'eau. Grâce au zoom, ceux-ci deviennent une image abstraite, méditative et hypnotisante."

"Avec ma caméra, je poursuis un rassemblement de crapauds dans un ruisseau. C'est la saison des amours et ils cherchent une partenaire. A travers l'eau qui coule, les crapauds sont parfois si déformés qu'ils deviennent méconnaissables."

"Il est tard, je prends mon petit déjeuner dans une cour intérieure. Le soleil est déjà haut dans le ciel. Les ombres qui se forment autour de moi me fascinent. Il y a aussi la présence de notre chat tigré avec sa nouvelle amie. Tous deux paressent comme moi, puis se mettent à se chamailler." Jan Willem van Dam a dit de ce film : "D 'habitude, je hais les films sur les chats, mais celui-ci me plaît beaucoup."

"A la fin d 'une marche contre le sida, les participants se dispersent dans Central Park. Commence une fêle agréable, avec un pique-nique et des concerts. J'observe l'humeur de ces gens complètement différents qui se sont rencontrés ici, dans cette chaleur, et qui se laissent peu à peu entrainer par la musique. J'observe en particulier une femme noire."

" Un homme âgé marche lentement le long du trottoir. Je le filme, il ne s'en rend pas compte. Il est comme étranger à ce monde, entièrement replié sur lui même. Soudain, sans raison apparente, il s'arrête. "

"Mes films donnent le plus grand plaisir à ceux qui les connaissent par coeur. Tous mes films peuvent être projetés plusieurs fois par séance." (Peter Kubelka)

"Je pense que Arnulf Rainer est le film le plus proche de l'essence du cinéma qui existe, parce qu'il emploie les éléments qui constituent le cinéma dans leur forme la plus radicale et la plus pure. C'est la lumière et l'absence de lumière, c'est le son et l'absence de son, et leur événement dans le temps." (Dominique Noguez)