On a trop souvent tendance à limiter abusivement le périmètre du cinéma à la traditionnelle opposition Etats-Unis/France. Il est indéniable que le cinéma venu d'outre-Atlantique domine les autres, du moins quantitativement et financièrement parlant. Il est indéniable également que beaucoup de pays au passé cinématographique glorieux manifestent aujourd'hui un certain essoufflement et que seule la France semble quelque peu surnager. Mais le cinéma est mondial et accepter que certaines productions nationales disparaissent de nos écrans, c'est accepter que le cinéma meure un peu. Cette année encore, Coté court affirme sa volonté de donner droit de cité à des cinémas venus d'ailleurs. Après la Belgique en 1992, le Québec en 1993 et la Grande-Bretagne en 1994, c'est un continent tout entier, l'Europe, qui est mis à l'honneur. Histoire de démentir quelques avis de naufrage et montrer la vitalité cinématographique de l'Espagne, du Portugal, de la Suisse, de la Belgique, de l'Islande, du Kirghizstan, de l'Allemagne, de la Norvège, du Danemark... Après l'amourette de vacances pas tout à fait comme les autres de Fin d'été, le par- cours solitaire du petit garçon de Ne Pleure pas, rhinocéros, la lutte de Clide contre un sentiment de culpabilité (For intérieur) ou la tentative d'évasion d'une petite réfugiée, Laura d'Albanie, dans le monde fabuleux de ses dessins, on ne peut plus, en toute bonne foi, se plaindre de l'uniformisation et du rétrécissement géographique de la production cinématographique. Le tout est d'avoir l'occasion de voir et d'apprécier cette diversité. En cette année du centenaire, Coté court vous en offre une belle.