Louis Séguin, regard sur des résidences de journalistes

Quand l’association Côté court, dont le festival soutient mon travail depuis le début, a évoqué la possibilité de mener un projet sur une année, comme artiste et comme documentariste, j’ai été à la fois surpris et emballé. Surpris, car je n’ai jamais filmé d’enfants ou d’adolescents, mais toujours des gens plus ou moins proches de moi, et car mon expérience documentaire s’est faite dans l’intimité de mes relations familiales ou amicales. Emballé car j’y ai justement vu l’occasion d’une rencontre, au sens fort. Ou plutôt de trois rencontres. Entre les collégiens des classes de la Seine-Saint-Denis et les journalistes intervenant pour les ouvrir à leur pratique d’une part, entre ces collégiens et moi d’autre part, et entre ces trois parties, qui recouvrent une multitude de regards. Je suis fasciné par la parole au cinéma, comment elle émerge, évolue, se perd… Il me semble qu’un des enjeux de ces ateliers sera dans la façon dont la parole des adolescents s’ouvre à de nouveaux mots, de nouveaux outils pour exprimer leurs idées, mais aussi comment elle s’associe ou s’oppose à celle des journalistes.